Je suis candidate au doctorat à l'Université de Victoria. J'ai la chance de recevoir une bourse BESC-D du CRSNG. Bien qu'il s'agisse de l'une des bourses les plus prestigieuses pour les étudiants de doctorat au Canada, elle ne s'élève qu'à 35 000 $ par année, et une enquête interne sur le financement dans notre département a révélé que je suis l'un des étudiants de doctorat les mieux payés de mon département. Malgré tout, je choisis de compléter mon revenu annuel en acceptant de courts contrats dans l'industrie pour joindre les deux bouts, étant donné l'augmentation rapide du coût de la vie. Je ne peux qu'imaginer à quel point la vie doit être plus difficile pour les doctorants qui reçoivent l'allocation moyenne (~22 000 dollars par an). Lorsque je me demandais où faire mon doctorat, j'envisageais sérieusement d'aller aux États-Unis, où les allocations sont plus élevées dans mon domaine. Je voulais rester au Canada, mais l'allocation moyenne était beaucoup trop faible. La seule raison pour laquelle je suis restée, c'est parce que j'ai obtenu une BESC D de 35 000 $ juste avant de devoir prendre ma décision. Les faibles allocations actuelles contribuent à l'exode des cerveaux dans ce pays.
Si le financement des études supérieures était de 35 000 dollars canadiens par an pour tous les étudiants, comment cela changerait-il votre vie? Comme je gagne actuellement 35 000 dollars par an en tant que doctorant, je peux dire que ce montant me permet d'avoir un style de vie très modeste mais raisonnablement confortable. Je n'économise pas d'argent grâce à cette source de revenus, mais je ne m'endette pas non plus. Il convient de noter que je n'ai pas d'enfants ou de personnes à charge et que je partage un petit appartement de deux chambres avec mon partenaire, qui gagne un salaire plus élevé. Je choisis également de travailler sur des contrats courts dans l'industrie pour contribuer à mon épargne.
Ainsi, je pense qu'augmenter le financement pour tous les étudiants diplômés à 35 000 $ serait une grande amélioration, mais de nombreux étudiants (en particulier ceux qui ont des enfants) continueraient à vivre d'un chèque de paie à l'autre. Comme je l'ai mentionné dans ma réponse précédente, 35 000 $ par an rendraient la recherche de troisième cycle au Canada plus compétitive par rapport aux programmes américains (du moins dans mon domaine), ce qui permettrait de conserver l'expertise scientifique au Canada.