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Titulaire d'un doctorat


J'ai reçu des bourses du CRSNG à la maîtrise et au doctorat. J'étais chef de famille monoparentale lorsque j'ai commencé mes études supérieures, et nous avons survécu en mangeant prudemment (pas de choses fantaisistes comme le beurre), en n'ayant pas de voiture et en obtenant des services de garde subventionnés. Mais le loyer n'a cessé d'augmenter et finalement, ne pas avoir de voiture était physiquement dommageable, alors j'ai commencé à m'endetter. À la fin de mon doctorat, j'étais mariée et enceinte de mon troisième enfant. J'étais toujours le seul soutien de famille (mon conjoint n'avait pas de permis de travail) et nous avons dû consolider nos dettes, mais j'avais encore de la chance, car de multiples bourses en plus du CRSNG m'avaient permis de rester logée et nourrie. Mais en regardant les salaires des post-docs, le message était clair : ce n'est pas pour vous. Nous n'aurions pas eu droit à un appartement avec ce salaire, alors nous avons fini par quitter le Canada pour trouver de meilleures opportunités. Je gagnais des prix, je publiais, je m'engageais, mais pourquoi rester là où il est si évident que vous n'êtes pas apprécié ? C'est une perte pour le Canada.


Si le financement postdoctoral était de 60 000 dollars canadiens par an pour tous les postdoctorants, comment cela changerait-il votre vie ? Nous aurions probablement eu de meilleures chances d'être admissibles à un logement et de rester au Canada après mon doctorat. Je serais resté dans le milieu universitaire comme je le voulais.


Commentaires supplémentaires : Je pense qu'il est contraire à l'éthique d'encourager les femmes et les minorités à poursuivre des études supérieures si nous les obligeons ensuite à vivre avec des salaires insoutenables et nuisibles. La pauvreté a des ramifications de longue portée, nous ne pouvons pas soutenir la diversité sans salaires équitables.

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